Les inhumations
Les inhumations dans les églises (document de la CSGHF)
Depuis le Moyen âge, dans un contexte d'ignorance et de superstition, l'âme d'un corps placé dans l'église était supposée aller plus vite et plus prés de Dieu au Paradis ; ceci moyennant finance, les places les plus proches du chœur étant les plus chères ; les familles achetaient un caveau à tel emplacement ; leurs enfants et descendants, dans leur testament, élisaient leur sépulture dans telle tombe où sont enterrés leurs prédécesseurs, parfois en précisant l'emplacement à l'intérieur de l'église par exemple à côté de la chapelle Ste Catherine. Les corps étaient enterrés sous les dalles du pavement de l'église, dalles soulevées à l'occasion d'un enterrement; les familles aisées pouvaient faire construire une chapelle sur les côtés de l'église, à l'intérieur d'une église, dans une chapelle dédiée à un saint protecteur, et où étaient ensevelis les membres de la famille ; l'ornement de ces chapelles reflétait la gloire et la richesse des familles.
Certains actes de sépulture mentionnent l'endroit exact où le corps a été inhumé dans l'église. Il peut s'agir d'une localisation géographique : à main droite en entrant dans l'église ou d'une localisation familiale. Ainsi le jeune Noël Marie est enterré dans l'église, à côté de ses frères, sous le banc de son père... En 1776, une ordonnance de Louis XVI interdit, pour des raisons sanitaires d'ensevelir dans les églises.
Les cimetières
Le christianisme admet, à partir du 8ème siècle, les cimetières urbains, qui seront progressivement gérés par les paroisses : un bout de terre sainte, en quelque sorte. Tout un chacun ne pouvait donc pas y être inhumé : les suicidés et les excommuniés en particulier étaient relégués à l'extérieur de la ville, dans des fosses communes. En ces temps-là, le cimetière est un endroit de vie et d'asile : des artisans et des commerces s'y installent, les enfants y jouent, des troupeaux y paissent, parfois s'y tient le marché... Il est également possible d'y rencontrer des prostituées, voire des coupe-jarrets. Vers les 10-11èmes siècles, les nantis achètent leurs places près de l'église ou à l'intérieur. Il est fréquent de rassembler les ossements afin de faire de la place dans le cimetière ! Le mort est apporté par un convoi laïc : on creuse où l'on peut, l'endroit n'a pas trop d'importance...
Au Moyen âge et sous l'Ancien Régime, avec l'évolution de la population et des villes, se développent les cimetières, à la fois lieu béni et sacré, mais aussi lieux de marché ou pâturage pour le petit bétail. Un édit de 1695 fait obligation aux habitants de clôturer le cimetière paroissial. En 1715, la plupart des cimetières de campagne étaient clôturés. D'abord situés dans les villes, à partir de 1730, les cimetières sont transférés à la périphérie des villes pour raison d'infection. Cette coutume n'est définitivement adoptée qu'à partir des années 1780.
https://geneablog.typepad.fr/geneablog/2007/10/gnalogie---cime.html
Les cimetières et tombes en Limousin:
https://www.limousin-medieval.com/#!cimetiere-et-tombes-medievales/c210c
Les cimetières interdits
L'interdit était une mesure de censure ecclésiastique pour empêcher la célébration de l'office divin dans une église ou un cimetière. Il était en général destiné à punir une faute individuelle ou collective commise dans la paroisse. Cet interdit était en principe "fulminé" (prononcé publiquement) par l'évêque ou le vicaire général.
Les autres causes d'interdictions étaient : Un cimetière trop petit, mal entretenu, non clos et livré aux animaux, souillé par un crime, sujet aux inondations ...
Les lanternes des morts
Il s'agit d'une sorte de colonne creuse, au sommet de laquelle brûlait une lampe qui avertissait les étrangers que là était un champ de repos. Cette lanterne était aussi destinée à conjurer les apparitions de vampires, loups-garous et autres mauvais esprit qui causaient la terreur des populations. Il en reste dans certains cimetières. La plus fameuse est celle du 12ème siècle à Cellefrouin en Charente.
Les croix hosannières
Ce sont des monuments funéraires construits entre le 10éme et le 15éme siècle. elles se différencient des précédentes par l'absence de niche pour l'éclairage. Elles mesurent plusieurs mètres et sont placées sur un soubassement de pierre. La colonne est surmontée d'une croix.
Le nom viendrait de "hosanna", acclamation hébraïque qui désignait le dimanche des Rameaux. Le rameau de buis était déposé au pied du monument. Le terme hosannière viendrait aussi de l'hosanne (ou ozanne), buis sacré qui, en Haute-Vienne et en Charente était déposé sur les croix le dimanche des Rameaux
La croix hosannière dans le cimetière de Montrol Sénart