le parler
La carte ci-contre est tirée du site suivant: https://alain.bohere.pagesperso-orange.fr/Pages/origines2.htm
On peut se reporter aussi au livre de Jacques Faury: "le parler charentocien" Éditions CPE
La langue française
En 1793, l'abbé Grégoire note dans un rapport à la Convention que trois millions de personnes seulement, sur une population de vingt-six millions de Français, possédaient vraiment la langue française. Dans un premier temps, très bref, il est vrai que la Révolution s'est montrée décentralisatrice et libératrice, c'est la France de Valmy et de la liberté des peuples. Cependant, bien vite, elle institue un pouvoir central très fort et la chasse aux langues régionales est ouverte. Il est alors question de la nécessité et des moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. Certes, il fallait que tous les Français connaissent une même langue, dans un objectif évident de communication citoyenne, mais l'idée que cela puisse se faire sans nuire aux autres langues était alors inconcevable. D'ailleurs, encore de nos jours, certains s'abritent un peu facilement derrière la Révolution pour justifier la répression linguistique. Ils feignent d'oublier que d'autres pays se sont démocratisés sans pour autant anéantir les langues de leur population.
La grande préoccupation des révolutionnaires jacobins sera de mettre fin à la diversité linguistique française, bien plus pour assurer l'uniformisation linguistique de la France, la construction d'une nation culturelle et le contrôle des masses, que dans une perspective libératrice ou pour mieux diffuser les idéaux révolutionnaires. Et la langue française devint un facteur de nationalisation de la population française selon le principe : une nation, une langue. Jadis, il fallait posséder la religion d'Etat, maintenant il faudra posséder la langue d'Etat et l'emploi de toutes les autres langues de France devient suspect : « Le fédéralisme et la superstition parlent bas breton ; l'émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-Révolution parle italien ; et le fanatisme parle le basque. Cassons ces instruments de dommage et d'erreur. »,ainsi Barère au nom du Comité de salut public en 1794.
Source: Pierre Klein